Edito du 26 octobre

Dimanche 15 octobre 2016
29ème dimanche du Temps Ordinaire (C)
De Jean XXIII à Jean-Paul II
Depuis leur canonisation le huitième jour après la Pâque 2015, l’un est fêté le 11 et l’autre le 22 octobre. Or la première date correspond à l’ouverture du Concile de Vatican II en 1962, que l’un a voulu en tant que pape et où l’autre a travaillé en tant que jeune évêque.
Des courants réformateurs oeuvraient depuis longtemps dans l’Eglise Catholique pour rendre la liturgie plus accessible et participative, la prédication plus existentielle et ouverte aux problèmes de ceux qui qui s’éloignaient, les communautés plus vivantes et motivées par un oecuménisme qui rendrait plus crédible l’Evangélisation. La modernité dérivait vers des messianismes athées, où le mensonge abolissait la liberté et déshumanisait les personnes. Mais aussi vers un nihilisme pratique, où sciences et techniques chosifiaient l’individu et où la la liberté dressée en idole et en charge de faire la vérité risquait de devenir loi de la jungle.
Cesdeux univers s’opposaient jusqu’à frôler la déflagration nucléaire dans les semaines où débutait le Concile. Ce fut la crise des missiles à Cuba, dont l’humanité sortit indemne. Mais Jean XXIII qui ne ménagea ni les jours ni les nuits par la prière ou l’action diplomatique, pour conjurer la catastrophe, finit par contracter cancer qui devait l’emporter en quelques mois.
Quant au jeune évêque, ses travaux pour le Concile s’ajoutaient à ceux qu’il avait déjà consacrés, en anthropologue distingué à la défense de la personne, du mariage et de la famille. Ils seraient très utiles à la préparation de l’Encyclique ‘Humanae Vitae’ promulguée par Paul VI en 1968. Enfin son action pastorale comme archevêque de Cracovie et en tant que pape contribueront puissamment à l’implosion de l’Empire Soviétique et à la démolition chargée de symboles du Mur de Berlin.
La suite de son pontificat, marquée par la déchéance physique causée par un attentat, aura été de faire accepter, aux quatre coins de la planète, rien que le Concile, mais tout le Concile. En revenant aux fondamentaux des Actes des Apôtres, il aura rappelé que ce n’est l’Evangélisation qui est faite pour l’Eglise, mais bien l’Eglise pour l’Evangélisation.
Le pape François, qui a canonisé ces deux prédécesseurs le même jour, ne cesse de nous rappeler cela. Prions pour que nos témoignages soient aussi crédibles que joyeux.
Père Ippolito Zandonella, vicaire
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