Le Mystère Pascal, célébré des Rameaux à la Pentecôte, est charpenté par la Gloire de la Croix sur laquelle le Christ a vaincu le Mal et la Mort. Ces événements, vécus en temps réel, nous ont manifesté le « Père invisible » livrant son « Fils éternel », par la motion de l’« Esprit Consolateur », aux pécheurs que nous sommes et pour notre Salut.
La Solennité de la Très Sainte Trinité suit donc immédiatement celle qui a chanté l’effusion de l’Esprit Saint sur l’Église naissante. C’est aussi la raison pour laquelle l’invocation des Trois Personnes se fait par un simple « Signe de Croix ». Censé résumer la foi chrétienne, ce geste nous rappelle, au quotidien, que chacune de nos histoires est structurée, depuis sa naissance, par une croix singulière et personnelle, à la manière dont un squelette parfaitement identitaire soutient et articule chacun de nos corps.
Si celle qu’a dû porter Notre Seigneur affichait le « bois sec » que nous sommes, la nôtre est plutôt ce « sarment » promis à fructifier et dont le « Cep » assume les laideurs. Néanmoins, tentés par le démon, nous tendons à l’ignorer, pour agir en « ennemis de la croix ». Or, nous ne pouvons être des témoins fiables et donc crédibles que passés au « Feu » du Mystère Pascal. En expiant nos fautes et nous convertissant, il change notre vie tout entière en Bonne Nouvelle pour notre prochain.
Car le fidèle « laisse faire », dans sa vie, le Père qui engendre, le Fils qui grandit et l’Esprit qui opère la volonté de l’Un par l’obéissance de l’Autre. Il peut l’attester en citant des faits concrets et au cours desquels Chacune des Trois Personnes agissait distinctement, en vertu de leur parfaite « Communion ».
L’insondable Mystère de la Trinité Bienheureuse met, en réalité, l’Amour du Très-Haut à notre portée la plus ordinaire, pour qu’un « Jour », nous vivions « à jamais » la résurrection de notre corps au « Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Mais déjà « la création, en attente, aspire à la révélation des fils de Dieu ». Alors, ne tardons pas à le lui prouver ! Bonne entrée dans le Temps Ordinaire de l’Église !
P. Ippolito Zandonella