En préparation du Jubilé 2025, le Pape François a consacré l’année 2024 à la prière. En consacrant cette année à la prière, le Saint Père souhaite inviter chaque personne à « redécouvrir la grande valeur et le besoin absolu de la prière dans la vie personnelle, dans la vie de l’Eglise et du monde ». Saint Martin de Tours déclarait à juste titre que « la prière est la respiration de l’âme ».

Chaque instant de mes journées est rempli d’activités, de rencontres, de projets, de joies et de peines, de réussites et d’échecs, de bonnes et de mauvaises surprises, de doutes, d’attentes, de rêves, etc. Bien que légitime, toute cette agitation éphémère ne me permet toutefois pas de profiter de la vie en sa juste valeur, ne me permet pas de me retrouver seul face à moi-même pour prendre soin de mon équilibre de vie et de mon âme. Cet infernal tourbillon me laisse alors le sentiment d’être intérieurement vide avec seule la couche la plus superficielle de moi-même rassasiée. Cet infernal tourbillon m’offre un certain goût amer d’insatisfaction avec la triste impression de construire ma vie sur du sable (Mt 7,24-27). Bien vite je finis par me rendre compte que « vanité des vanités, tout est vanité » (Qo 1,2), et que je serai jugé à la fin de ma vie non pas sur ma collection de billes, sur mes stories Insta, sur ce que j’ai amassé sur terre, mais sur ma seule charité.

Jésus me lance alors une bouée à la mer, Jésus m’adresse cette invitation amoureuse : « revenez à moi de tout votre cœur » (Jo 2,15). Oui, alors même que je l’ai délaissé, Jésus est bel et bien là, il m’attend, il se tient à la porte de mon cœur (Ap 3,20). Dieu me connait mieux que moi-même, m’appelle, et me laisse le temps de lui répondre dans le secret de mon cœur : « Parle, ton serviteur écoute » (1 S 3,10). A la suite de Marthe qui pensait bien faire en s’adonnant sans relâche au service et peut être même aux choses superficielles, Jésus m’invite aujourd’hui à ne pas avoir peur de revenir à lui et de prendre le temps nécessaire pour faire l’expérience de sa présence à mes côtés et d’avoir moi aussi part à la meilleure part (Lc 10,38-42).

Seule cette attitude de cœur me permet de donner sens à ma vie et de construire ma vie sur le roc qui est Jésus (Mt 7,24-27). Seule cette attitude de cœur me permet d’être enivré de la douceur, de la paix, de la joie offertes par notre Seigneur et que le plus beau des bouquets de roses anglaises David Austin ou qu’un verre de Macallan de 1926 ne seraient recréer. Seule cette attitude de cœur me permet d’accueillir avec foi la vie, non pas comme je l’aurais rêvée, mais telle qu’elle s’offre à moi avec tout son lot d’imprévus et de surprises (Mt 8,23-27). Seule cette attitude de cœur me permet de vivre chaque jour de la foi, de l’espérance et de la charité.

Enfin, ne pouvant garder égoïstement tous les bienfaits reçus du Seigneur, seule cette attitude de cœur me permet d’être sel de la terre et lumière du monde (Mt 5,13-16).

Je peux alors prier pour moi-même, pour mon prochain, pour la France et pour l’Eglise.

P. Guillaume Radenac