On a coutume de dire que le Temps du Carême est le Temps de la préparation à Pâques : c’est vrai, mais c’est un peu court.
De fait, si l’on fait du Mercredi des Cendres le premier jour du Carême, le quarantième jour n’est autre que le Dimanche des Rameaux et de la Passion qui inaugure la Semaine Sainte, et cette simple constatation semble préférable au calcul alambiqué qui consiste à rajouter l’équivalent de quelques dimanches censés échapper à l’effort du Carême : dans la Bible, quarante est un nombre symbolique qui désigne un temps « suffisamment long », et c’est tout le Carême, dimanches compris, qui est considéré comme un temps suffisamment long pour se préparer : se préparer à Pâques donc, mais pas que !
En fait le Carême est d’abord une préparation à la Semaine Sainte, dont Pâques est le huitième jour en même temps que le Premier jour du Temps pascal. C’est au cours de la Semaine Sainte que nous sont rappelés de diverses façons tous les sacrements de Pâques qui font vivre : la Messe chrismale nous rappelle plus particulièrement la Confirmation et le Sacrement des Malades, le Jeudi Saint nous rappelle bien évidemment l’Eucharistie, mais aussi les deux sacrements qui en sont les déploiements, à savoir l’Ordre et le Mariage, le Vendredi Saint nous rappelle en particulier le Sacrement du Pardon, et la Vigile Pascale nous rappelle bien sûr le Baptême, porte d’entrée de tous les sacrements.
Et puisque Pâques est le premier jour du Temps pascal, le Carême est aussi préparation à ce Temps, Pentecôte comprise ; et même à tous les temps qui nous sont donnés. En fait, le Carême est un Temps de préparation pour toute l’année : préparation à mieux accueillir et transmettre la miséricorde de Dieu notre Père, la Bonne Nouvelle de la victoire du Christ sur la mort et le péché, et le don de l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la Vie.
P. Bertrand Bousquet