L’évangile de ce dimanche nous rapporte deux « manifestations » de Jésus Ressuscité à huit jours d’intervalle. L’évangéliste nous décrit un moment de peur et de persécution. Les disciples de Jésus ont pris l’habitude de se réunir tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre : il y a des défections, des gens qui abandonnent la foi et le groupe. Voilà qu’au premier dimanche de sa résurrection, Jésus rejoint ses disciples, dans leur verrou. Il leur donne la Paix et la Joie que rien ne peut ravir. Cette Joie pascale est celle de la foi et non un sentiment de « joie ». La Paix que Jésus souhaite à ses disciples lorsqu’il leur apparait est une tranquillité profonde, une conviction inébranlable. Cette Paix conduit à poser un regard clairvoyant et miséricordieux sur les autres et sur eux-mêmes. Nous aussi, nous sommes tentés de « verrouiller » peureusement les portes de nos cœurs aux moments critiques de notre vie, mais le Christ nous renouvelle le signe du Cénacle. Il vient nous rejoindre, ouvrons Lui nos cœurs.

N’étant pas à cette Joie et cette fête de la rencontre, Thomas ne se fie qu’à son bon sens et déclare « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ». Mais, il finit par être convaincu que le « toucher » est devenu inutile. Il a compris que Jésus, même invisible, est là. Il a compris que Jésus était présent, même à l’heure de ses doutes. Les réalités les plus sublimes de Dieu ne peuvent se « voir ». La foi, seule, nous y introduit.

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Cette Béatitude s’adresse à nous tous ; alors, à tout instant de notre vie, disons : Tu es là, Seigneur, au cœur de nos vies et c’est Toi qui nous fais vivre. Sans Te voir, nous croyons.

Père David Dacko Atchenemou