« [Marie] retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19)

Le Pape François fait paraitre en septembre 2019 une lettre apostolique intitulée « Aperuit illis » par laquelle il institue le 3ème dimanche du temps ordinaire comme dimanche de la Parole de Dieu. Ce document du Saint-Père nous invite à réfléchir sur la place centrale et vitale que doit occuper la Parole de Dieu dans notre vie de chrétien. « Ne nous lassons jamais de consacrer du temps et de prier avec l’Écriture Sainte, pour qu’elle soit accueillie « pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu » (1 Th 2,13) » (A.I., 5).

N’hésitons pas au beau milieu du rythme effréné de nos journées à prendre du temps gratuit en dehors de la seule messe pour devenir familier et intime de la Parole de Dieu. Prenons chaque jour un moment pour lire, pour relire, pour méditer, pour nous nourrir, et pour être habité de l’Ecriture Sainte. Donnons-nous les moyens pour (re)découvrir le trésor qu’elle constitue, sa richesse et sa sagesse inépuisables et toujours d’actualité, sa source de vie et de joie qu’elle peut et doit être pour chacun de nous. Mettons-nous à l’école de la Vierge Marie, elle qui « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19). Demandons l’aide de l’Esprit Saint pour ouvrir notre intelligence à la compréhension des Écritures, et pour comprendre comment les 73 livres de la Bible sont encore pour nous aujourd’hui Parole de vie et d’espérance. Nous comprendrons alors que la Parole de Dieu est une parole bien vivante qui nous est personnellement adressée, une parole performative qui nous appelle à sortir de nous-même, une parole à laquelle nous devons conformer à chaque instant toute notre personne. Jésus le dit lui-même : « Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites » (Jn 13,17). Le danger qui nous guette en effet est de lire ou d’écouter trop distraitement un passage biblique qui nous semble bien connu, notre esprit se met alors à vagabonder au lieu d’être attentif à ce que Dieu veut nous dire à cet instant précis. Et là, ce serait le drame. Posons-nous alors intérieurement de justes questions pour ne pas tomber dans cet écueil risquant de nous faire tomber dans un certain immobilisme spirituel : que dit le texte lu ou bien écouté ? Qu’est-ce que Dieu veut me dire personnellement à travers ce passage biblique ? Qu’est-ce que moi je dis aujourd’hui au Seigneur ? Nous comprendrons alors qu’être chrétien est une chose, vivre chrétiennement en est une toute autre.

« Seigneur, viens m’instruire, j’ai besoin que chaque jour tu m’instruises. Donne-moi cette pureté de conscience, qui seule peut recevoir et interpréter tes inspirations. Mes oreilles sont sourdes et ne peuvent entendre ta voix. Mes yeux clos ne peuvent discerner les signes de ta présence ; toi seul peux déboucher mes oreilles, dessiller mes yeux, purifier et renouveler mon cœur. Apprends-moi à m’asseoir à tes pieds, comme Marie, et à écouter ta Parole. Amen. »

(Cardinal John Henry Newman).

p. Guillaume Radenac